Quelle marque du pluriel pour les mots étrangers quand ils sont utilisés dans un texte en français écrit ? Et faut-il écrire les mots étrangers en italique dans un texte français ? Réponses dans ce post !
Le lexique du français compte plusieurs milliers de mots d’origine étrangère, empruntés à une centaine de langues : latin, italien, anglais, germanique ancien, espagnol, arabe, persan, portugais, etc. Pour autant, on a parfois un petit doute sur la bonne façon d’écrire ces mots étrangers quand ils sont employés au pluriel.
Le pluriel d’un mot étranger : cas général
En fait, c’est simple, surtout depuis la dernière réforme de l’orthographe (cela mérite d’être souligné !), on traite le mot étranger comme un mot français : la marque du pluriel est formée par l’adjonction du ‘S’ final.
- Un film, des films.
- Un leader, des leaders.
- Une interview, des interviews.
- Un meeting, des meetings.
- Un bulldozer, des bulldozers.
- Un podcast, des postcasts.
- Un maximum, des maximums.
- Un minimum, des minimums (mais l’expression « des minima sociaux » est restée…).
- Un forum, des forums.
Et ce, même si ces mots étrangers expriment déjà le pluriel dans leur langue d’origine (cas fréquent des mots italiens) :
- Un duplicata, des duplicatas.
- Un graffiti, des graffitis.
- Un extra, des extras.
Précision importante : la francisation des mots implique qu’ils prennent un accent quand le « e » se prononce [é] :
- Un intérim, des intérims.
- Un caméraman, des caméramans.
- Un média, des médias.
Comme en français, on ne double pas la marque du pluriel des mots qui se termine par un S, un X ou un Z. Ces mots n’ont pas de marque caractéristique du pluriel.
Exemples:
- Un télex, des télex.
- Un ersatz, des ersatz.
- Une miss, des miss.
- Un jukebox, des jukebox.
- Un gaz, des gaz.
- Un lapsus, des lapsus.
- Un stimulus, des stimulus.
- Un quiz, des quiz.
Cas particulier : exemples des mots étrangers anglais et italiens
Cependant, le pluriel d’origine des mots est possible, notamment pour ce qui concerne les mots anglais :
- Des barmen.
- Des matches.
- Des sandwiches.
- Des cameramen.
- Des hobbies.
Pour les mots italiens, l’usage du pluriel d’origine est moins courant :
- Des pizze (= des pizzas)
- Des scénarii (= des scénarios)
- des soprani (= des sopranos)
Faut-il écrire les mots étrangers en italique ?
Écrire les mots étrangers en italique est nécessaire uniquement s’ils n’appartiennent pas au vocabulaire français usuel, ordinaire, connu de tous. Cela concerne les néologismes, les mots populaires ou argotiques, les dénominations latines savantes et les mots nouvellement ou rarement empruntés aux langues étrangères.
Les mots étrangers d’une utilisation courante (un signe qui ne trompe pas est leur présence dans le dictionnaire français), s’écrivent en caractères romains.
Certains mots étrangers appartenant au langage courant mais n’ayant pas de traduction spécifique, sont eux aussi écrits en caractères romains :
- Copyright.
- Duplex.
- Offshore.
- Dumping.
- Template(s).
A contrario, les locutions latines non francisées s’écrivent en italique et ne prennent jamais d’accent :
- A contrario.
- In extenso.
- Modus vivendi.
- De visu.
- Et coetera.
Petite subtilité, les mots latins, passés dans le langage courant ne prennent pas la marque du pluriel, quand ils sont composés de deux mots :
- Des a priori (attention : pas d’accent).
- Des curriculum-vitae.
- Des post-scriptum.
- Des vade-mecum.
- Des mea-culpa.
Vous aurez noté qu’ils ne prennent pas non plus d’accent.
L’essentiel à retenir : Tous les termes étrangers francisés par l’usage s’écrivent en caractères romains, sont accentués et prennent la marque du pluriel en ‘s’. |
Bref, le même traitement que n’importe quel mot français.
En même temps, quoi de plus normal ? Les mots étrangers contribuent largement à enrichir le patrimoine lexical du français.
Des mots aussi banals qu' »algèbre, récif, amiral, matraque, gazelle, savate » ou encore « sucre, tasse, sirop et sorbet » sont des mots d’origine arabe.
Arrivés en France au Moyen Âge, ils ont eu largement le temps de s’installer dans la langue française, si bien qu’on les croirait nés sur place.
Normal qu’ils prennent la marque du pluriel en « s », non ?