Pourquoi écrire fait peur ?

Écrire fait peur. Et pourtant, aujourd’hui, on ne peut pas ne pas écrire. Au contraire, écrire s’impose comme une évidence. Et pourtant, écrire clairement ce qu’on a envie d’exprimer de façon à être compris sans ambiguïté n’a rien d’évident. Au contraire, écrire fait peur.

L’écrit n’est pas un acte naturel, au contraire du langage parlé, qui est le moyen d’expression le plus évident pour tous. Pour beaucoup d’entre-nous écrire reste difficile … parce qu’on est seul et parce qu’on appréhende toujours le résultat. L’écrit fait souvent peur.  Une peur engendrée par la crainte d’une absence de savoir-faire en matière d’écriture. Et puis écrire, ça laisse des traces. Et laisser des traces, c’est se mettre en danger.

Écrire fait peur car c’est s’exposer au regard des autres

Quand on écrit « on s’expose, on prend le risque de donner à l’autre une image imparfaite de soi […]. Ai-je bien écrit ? Ai-je vraiment écrit ce que j’avais l’intention d’écrire ? Mon lecteur va-t-il comprendre ce que j’ai écrit ?
On a toujours un peu peur à l’idée de ce que notre destinataire va en penser, de ce qu’il «  »comprendra ou ne comprendra pas, aimera ou n’aimera pas, jugera notre production, s’il ne s’en moque pas franchement »  » [Philippe Mérieu dans « Pourquoi est-il si difficile d’écrire »].

En fait, c’est surtout ça qui nous bloque : nous confronter au jugement d’autrui, car un écrit peut être analysé, critiqué. Combien sommes-nous à invoquer le syndrome de « la page blanche » pour justifier un blocage qui nous empêche de trouver l’idée ou l’inspiration ? Alors que finalement, ce blocage, se résume surtout à la peur de « mal écrire ». Et du coup, la peur de nous dévaloriser aux yeux de notre lecteur.

Eh oui, nous sommes nombreux à être restés marqués par nos années d’école. Du primaire au lycée, nous avons enchainé compositions, rédactions, fiches de lecture, dissertations, explications de texte, etc. L’écrit a été au centre de notre scolarité : un écrit lu, corrigé, commenté, affiché, raillé parfois par des enseignants pas toujours bienveillants.

Pour écrire, il faut oublier l’école !

Devenus adultes, nous sommes encore mal à l’aise, à la simple idée d’être lus …. et donc potentiellement corrigés, commentés, affichés, raillés … Qu’est ce mon écrit va dire de moi ? Quelle image vais-je donner à mon lecteur ? Si en plus, ce lecteur est mon supérieur hiérarchique, autant éviter de s’exposer et de donner une image de moi-même. Pas besoin de ça par les temps qui courent. Et voilà comment écrire fait encore peur quand on est en entreprise.

Écrire au travail fait peur. Pourtant, il y a un remède à ça. Il faut « juste » arrêter d’écrire comme on nous l’a appris à l’école ! Eh oui. Totalement contre-intuitif mais tellement vrai : les écrits de travail ne sont pas des écrits littéraires. Nul besoin d’avoir du talent. D’abord bien comprendre les caractéristiques et l’enjeu des écrits professionnels, de la méthode, quelques techniques et surtout de la pratique ! Et écrire ne vous fera plus peur.

Alice: