Tout comme moi, il ne vous a pas échappé que dans notre société, l’orthographe est à ce point sacralisée que toute faute cloue au pilori celui l’a faite. Même si « l’orthographe ne fait pas le génie » (citation de Stendhal). Le fait est que dans le milieu professionnel, certaines fautes d’orthographe sont susceptibles de fortement mettre en cause la crédibilité de leur auteur.
Pour des raisons d’abord historiques et culturelles puis économiques dans un marché de l’emploi difficile d’accès, l’orthographe est un véritable marqueur de compétences… ou d’absence de compétences. Ce propos pourra vous sembler excessif. En réalité, il ne reflète qu’une «réalité de marché».
C’est pourquoi, ceux qui se fichent de faire des fautes d’orthographe se trompent lourdement. D’ailleurs, on ne compte plus les enquêtes ou reportages qui démontrent qu’un CV avec des fautes d’orthographe n’a aucune chance d’être retenu. Cela dit, les fautes d’orthographes sont partout.
Regardez ces quelques exemples, pris au hasard des courriers que j’ai reçus ou encore des sites que j’ai consultés.





Ces exemples montrent comment la baisse constante du niveau en orthographe des écoliers français, que le récente « dictée de 30 ans* » a confirmé en novembre dernier se répercute logiquement dans les mails et autres écrits professionnels quand ces écoliers devenus adultes arrivent sur le marché du travail…

Une erreur de calcul mais une faute d’orthographe
Que la surabondance de fautes d’orthographe dans les mails et autres écrits professionnels soit un phénomène connu ne signifie pas pour autant qu’il soit toléré. La réalité, c’est que le niveau d’exigence attendu en compétence orthographique ne faiblit absolument pas. Une bonne orthographe fait partie des comportements sociaux attendus.
D’ailleurs, avez-vous remarqué qu’on fait une erreur de calcul mais une faute d’orthographe ?
Une mauvaise orthographe pointe qu’il y a un manque. Au choix, on trouve le manque de :
- culture,
- valeur,
- rigueur,
- respect,
- politesse
- intelligence,
- capacité à communiquer,
- compétences,
- etc.
Vous trouvez que je noircis le tableau ?
Alors pourquoi, faire une faute d’orthographe, ça énerve, ça met mal à l’aise, ça a quelque chose de gênant, ça nous met dans une situation inconfortable. D’ailleurs, c’est cela* qu’exprime très bien cette internaute :

Ceux qui se fichent éperdument de faire des fautes d’orthographe se trompent lourdement
Pourtant, longtemps, j’ai pensé (peut-être comme vous) que l’orthographe n’était finalement pas l’essentiel. Que l’important, c’était de bien faire son boulot, d’être reconnu comme quelqu’un de compétent dans son métier. Mais après avoir étudié des rapports de recherche français et anglo-saxons, je peux vous assurer que ceux qui se fichent éperdument de faire des fautes, se trompent lourdement.
Une chercheure en sciences de gestion, Christelle Martin-Lacroux, a d’ailleurs écrit :
[…] À partir de notre orthographe, notre interlocuteur, notre lecteur va se faire une opinion de ce que nous sommes. En termes de traits de caractère, de personnalité, de motivation, de valeurs.
Que cette opinion corresponde au non à la réalité n’a pas vraiment d’importance : c’est trop tard. Notre interlocuteur se sera figé sur l’idée que : « Quand même, il (ou elle) fait beaucoup de fautes. Qu’est ce que ça cache ? ». Un peu comme si la faute d’orthographe était l’arbre qui cachait une forêt de défauts beaucoup plus graves.
Pas encore convaincu(e) de la force de l’orthographe ?
Alors lisez ces extraits d’une interview parue récemment sur le site du Figaro.

Bref, il ne reste plus qu’à régulièrement réviser nos fondamentaux en grammaire… Ou à s’offrir un super correcteur orthographique (parce que celui de Word n’est pas fiable à 100 %, qu’on s’en convainc bien !).
- « La dictée de 30 ans », c’est cette même dictée proposée aux élèves en fin d’école primaire en 1987, 2007 et 2015. En 2015, ils font plus de fautes de qu’il y a trente ans (source : Ministère de l’éducation).
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*Dans un premier jet, j’avais écris « ça » au lieu de cela. Un internaute m’a fait remarquer que la formule était incorrecte et qu’il fallait utiliser « cela » avec comme référence le site des études littéraires. Merci à lui.
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Merci beaucoup.. j’ai trouvé votre article très intéressant car c’est la difficultés majeure que je rencontre au boulot pour l’instant. j’ai vraiment du mal dans les reportings quotidiens et hebdomadaires.
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Très bon article qui remet bien en perspective toutes les conséquences d’une mauvaise orthographe au travail. Sans parler du stress et de la souffrance que cela peut engendrer.
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On est bien d’accords. Mais je reste surprise du nombre de personnes qui savent qu’elles font des fautes mais qui n’envisagent pas pour autant d’y remédier. Peur ? Coût ? Effort à fournir ? Enjeu insuffisamment important ? Si vous avez des pistes, je suis preneuse.
Merci d’avoir pris le temps de laisser un message.
Sophie
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Euh, Sophie, ce ne serait pas plutôt « on est bien d’accord » ? Sans mauvaise arrière-pensée…
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Euh … oui. Je vais corriger. Merci de votre vigilance.
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Enfin, si je trouve la manipulation à effectuer …
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qu’on s’en convainque bien plutôt (c’est un subjonctif) 😉 !